La saison du blanc
Ces derniers temps, les températures d'automne se faisaient attendre tandis que les arbres gardaient leurs atours de feuilles encore vertes pour leur âge !
Vallée d'Ugine
Donc l'hiver avec ses cortèges de pluies verglaçantes et grêleuses va, peu à peu, laisser la place aux vraies neiges de montagne et à la glace collée le matin sur les pare-brises de nos voitures enkylosées par la brutalité des chutes du thermomètre et habiller de blanc nos campagnes et nos sommets.
Dès février, ils partent presque tous vers les Alpes patauger dans l'or blanc. Quand la neige manque, les indigènes n'hésitent pas à utiliser le "canon". Puis les pistes sont damées pour être transformées en autoroute qu'il faut emprunter après avoir fait la queue au "péage" !
Donc, comme mes contemporains de la classe moyenne "supérieure", je me rends dans les villages savoyards pour profiter des pentes vertigineuses avec, aux pieds, des skys de fond (c'est celui qui manque le plus) ou mieux (?) des raquettes. Laissons de côté les "exploits sportifs" pour mettre dans un sac à dos les couleurs, les pinceaux et l'Arches grain fin 300 grammes. Et puis, en route...
Tout près d'Ugine, il y a un petit village appelé "Le Cohennoz". Pour y accéder, il n'y a qu'une petite route à partir de Crest Volland dans la direction d'Ugine.
Ce jour-là, pas de neige mais une humidité "traversante" qui ravive les couleurs. Cinq maisons dont un ancien gîte d'étape, vénérable chalet patiné aujourd'hui déserté.
Un seul café, une église faite exprès pour les montagnes et un petit musée des arts et traditions locales. Il accueille chaque année un peu plus de dix touristes.
Le Cohennoz
Quelques jours plus tard, le Cohennoz a quitté ses couleurs d'automne pour revêtir une parue d'hiver. La voiture garée sur le seul parking gratuit, je suis le petit chemin qui mènent sur les hauteurs du village. Les fesses posées sur un sac poubelle noir je m'intéresse aux deux chalets qui dominent Le Cohennoz. Le pâle soleil de février ne parvient pas à faire passer la température au dessus du zéro. Peu importe, pas un bruit, rien que le silence...
Pendant ce temps, nombre de sportifs dévalement les pentes pour se précipiter vers les remontées mécaniques pour un énième voyage vers les sommets à grands coups de tire-fesses et autres "oeufs" pour un bain de foule répété à l'infini...
Deux heures plus tard, je termine l'essentiel de l'aquarelle non avoir reçu la visite d'abeilles intéressées par les couleurs. Dans le fol espoir de butiner la palette peut-être ?